Une gentille famille, une blanche colombe et un rameau d’olivier

Ou comment l’olivier est devenu le symbole de la paix dans le monde occidental.

Tout commence en 2 348 ans avant l’ère chrétienne, alors qu’un certain Noé approche les 600 ans. Les descendants d’Adam et Ève ont peuplé la terre et sont devenus si mauvais que leur Créateur, dégoûté par la tournure des évènements, décide de tous les éradiquer. Tous ? Non ! Une famille résiste encore et toujours au péché et trouve grâce à ses yeux. Il s’agit de Noé, de sa femme (dont la Bible préfère taire le nom…), de leurs trois fils ainsi que leurs épouses. Dieu donne donc l’ordre a Noé de construire une arche qui sera leur refuge et d’y mener un couple de chaque espèce animale. 

Une fois à l’abri, le déluge frappe la Terre. En 40 jours, La pluie submerge les terres ainsi que les montagnes et efface au passage toute trace de vie. Quand la pluie cesse enfin, Noé profite de l’éclaircie pour lâcher une colombe. Hélas, elle lui revient le bec vide, indiquant que l’eau recouvre encore toute la surface de la Terre. Ce bon vieux Noé attend sagement sept jours de plus et lâche de nouveau la colombe qui, cette fois, revient avec un rameau d’olivier. Alléluia ! L’humanité est pardonnée : c’est le temps de l’accalmie, celui du renouveau . Bientôt, les passagers de l’arche pourront s’atteler à repeupler la Terre. D’ailleurs, quand sept jours plus tard, Noé lâche de nouveau la colombe, elle ne revient pas : elle a pu faire son nid sur terre, il est temps d’accoster. 

L’arche de Noé, miniature issue du Psautier de saint Louis

La blanche colombe, comme analysé par l’historien et spécialiste des couleurs Michel Pastoureau, a contribué à établir le blanc comme la couleur de la paix à partir du Moyen Âge. Il s’oppose au noir du corbeau, présent lui aussi dans le récit biblique mais qui, bien que lâché comme la colombe, échoue à revenir avec une bonne nouvelle. Au fil des siècles, fort de sa réputation biblique, le rameau d’olivier s’impose comme le symbole incontesté de la paix, jusqu’à venir décorer le logo de l’ONU en 1945. C’est enfin Picasso, en 1949, qui lui donne une portée internationale avec sa célébrissime colombe de la paix.  

La célèbre colombe de la paix de Picasso, tenant dans son bec un rameau d’olivier.