À feu et à sang

Février 1821, la Guerre d’Indépendance grecque éclate au Nord du Péloponnèse. Bientôt, la Grèce toute entière s’embrase pour se libérer, enfin, du joug Ottoman qui  dure depuis près de quatre siècles. Au printemps 1822, pour faire face aux insurgés et leur géographie rebelle, l’Empire Ottoman fait appel à son vassal, l’Egypte, et son armée dirigée par Mehemet Ali. Celui-ci commence par s’attaquer à la Crète, entrée en résistance tôt mais après de deux ans de lutte, les rebelles sont submergés par la puissance militaire égyptienne. Plus de 600 Crétois, dont le chef Dimitris Kourmoulis se réfugient alors sur l’île voisine, Kassos.

Il est temps de mettre en pause ce récit un instant pour vous familiariser avec cette île du Dodécanèse qui se trouve très exactement à 62 kilomètres à vol d’oiseau de notre fameux village d’Adravasti. Ne vous laissez par tromper par sa petite taille ou par l’absence presque totale de ressources naturelles sur l’île : en 1824, du haut de ses 7 000 habitants, Kassos est un des bastion de résistance les plus puissants de Grèce. Sa force lui vient de la mer et de ses marins qui contrôlent le détroit qui sépare l’île de la Crète, passage obligé entre la mer Egée et la mer de Libye. Ces derniers se sont illustrés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre d’indépendance en parvenant à couler des navires ennemis ou en bloquants des navires commerciaux anglais qui prenaient la direction de l’Empire Ottoman. 

Revenons à l’Egyptien Mehemet Ali qui, après ses victoires en Crète, met le cap sur Kassos. Le 14 mai 1824, ses 8 navires jettent l’encre face au port d’Agia Marina. Le 27 mai, c’est au tour du commandant Ismael Gibraltar, accompagné de ses 25 navires de guerre et de ses 4 000 soldats, de prendre position. Début juin, au total ce sont 45 navires égyptiens qui encerclent l’île. Privés de leur force maritime, les rebelles Kassiotes ne résistent pas longtemps face à la puissance ottomane.

Certains habitant.e.s parviennent à fuir vers Karpathos et d’autres îles des Cyclades et d’autres se réfugient, un temps, dans des grottes* ou dans les montagnes pour poursuivre la résistance. Mais le 7 juin 1824, les hommes de Mehemet Ali débarquent. C’est le jour de la « Catastrophe » (Καταστροφή). Les Kassiotes s’y réfèrent aussi en utilisant le terme « Holocauste » (Ολοκαύτωμα, du grec ὅλος, entier et καύστος, brûlé). Plusieurs milliers de combattants grecs sont exécutés, les femmes et les enfants sont capturé.e.s puis vendu.e.s sur des marchés aux esclaves et l’île est entièrement brûlée.

* dont voici un exemple  ↑

Aujourd’hui encore, Kassos porte les stigmates de ce massacre. Peuplée d’un millier de personnes, elle n’a jamais retrouvé un développement humain et commercial comparable à celui précédent sa destruction en 1824. À travers ses paysages arides, on devine la trace du feu dévastateur et on comprend que c’est la vie tout entière que Mehemet Ali et ses soldats ont détruit ce jour là.

Je remercie au passage mon amie Théodora, dont la famille est originaire de l’île, qui m’a inspiré cet article et fourni les photos.

Confiné.e.s dans l’huile – Épisode 10

Deuxième partie

Voici la partie II de notre grand reportage 100% consacré à une île complexe : Lesbos ! 

TEASER : Dans cette lettre, vous découvrirez l’origine du dicton “fuit la elle te suivra, suis la elle te fuira”

Une petite carte comme hors d’oeuvre pour se remettre les idées en place : 

Sappho le coup de la connaître*

La grande star de l’île est la poétesse Sappho qui y vit entre le VIIème et le VIème siècle avant JC. 

Citée par plus de cent auteurs anciens, elle exerça une influence capitale sur l’art antique mais c’est surtout à sa sexualité que Sappho doit sa notoriété. Dans ses poèmes, souvent dédiés à la Déesse Aphrodite, elle invoque ses amours et se met en scène avec d’autres femmes. La lecture de son oeuvre a connu de grandes variations d’interprétations au fil des siècles et des évolutions sociales et culturelles. Tantôt perverse, sulfureuse ou libératrice, notre regard en dit bien plus long sur nous que sur elle. Finalement, Sappho l’aristocrate se contentait de reproduire un comportement en toute conformité avec son milieu social : mariée, elle entretenait ouvertement des relations sensuelles avec des personnes du même sexe. N’est-ce pas la norme en Grèce Antique où la pédérastie s’érigeait comme un outil de formation des élites ? Pas tant que cela en fait car c’est le fait d’être une femme qui rend ses écrits tout à fait uniques.

Image promotionnelle du Met de New York montrant deux danseuses devant la statue de Sappho du sculpteur français Prosper d’Épinay (1895) que j’ai trouvé fort à propos.

Je ne pense pas trop m’avancer en disant qu’elle est à l’inventeure du fameux dicton « fuit la elle te suivra, suis la elle te fuira » fort usité par les apprentis amoureux dans les cours de lycée**. Voici la version originale, extraite de son Ode à Aphrodite (c’est la Déesse qui lui parle) : 

Quelle Persuasion veux-tu donc attirer vers ton amour ? Qui te traite injustement, Psappha ? Car celle qui te fuit promptement te poursuivra, celle qui refuse tes présents t’en offrira, celle qui ne t’aime pas t’aimera promptement et même malgré elle. 

Sappho ne se contente pas d’inspirer l’étymologie d’un mais de deux adjectifs de notre belle langue française : saphique, vous l’aurez deviné ainsi que lesbienne, dérivé de Lesbos, l’île où elle a vécu. « Lesbienne » est d’abord employé pour parler d’elle, dans le sens premier de « personne célèbre de Lesbos ». À partir du IXème siècle, l’adjectif est utilisé dans le sens de « homosexuelle », ce qui atteste , vous en conviendrez, de la puissance de son impact culturel. 

Revoici notre statue de Sappho du sculpteur français Prosper d’Épinay. Je vous propose de porter une attention toute particulière à la position des doigts de pieds, qui semble trahir la grande liberté du modèle.

Deux îles, un destin

Commençons par un rapide rappel historique avant de se plonger dans la période qui nous intéresse ici, celle qui marque l’avènement de la nation grecque au XIXème siècle. 

De 1453 à 1832, l’empire Ottoman domine la plus grande partie du territoire grec. Mais cette occupation est graduelle : certaines îles n’intègrent l’Empire que bien après la chute de Constantinople de 1453. C’est le cas de la Crète qui reste sous domination vénitienne jusqu’à la moitié du XVIIème siècle. Lesbos, elle, est attaquée par les turcs dès 1455 mais l’attaque est repoussée. Deuxième tentative en 1462 quand les troupes de Mohammed II assiègent l’île qui finit par tomber au bout de 14 jours de combats. À leur arrivée sur l’île, les Ottomans massacrent une grande partie de la population et confient à Smyrne le contrôle de l’île. 

Les frontières grecques de 1832 à aujourd’hui. 

En 1821, quand éclate la guerre d’indépendance grecque, les deux îles sont donc sous contrôle ottoman. Sur un territoire aussi morcelé, difficile de mener une guerre avec un front uni. Pourtant cette division géographique fait la force des insurgés car le soulèvement se propage très rapidement aux îles, notamment de la mer Égée, ajoutant une dimension navale à un conflit terrestre. Les armateurs issus de la bourgeoisie transforment leurs navires commerciaux en navire de guerre et grâce à eux, la majorité des îles prennent rapidement part au conflit. Lesbos est envahie par l’armée indépendante grecque en juin 1821 grâce à une rébellion locale qui fait tomber les positions turques, soit moins de trois mois après le début de la révolte. Parallèlement en Crète, la rébellion éclate fin juin 1821. Ce soulèvement est écrasé dans le sang par les troupes égyptiennes de Mehemet Ali, vassal du sultan Turc.

Carte réalisée par l’armée grecque en 1999

Pourtant, le traité de Constantinople de 1832 qui marque la fin de la guerre d’indépendance et la naissance de la nation grecque ne concerne pas tout le territoire insurgé. La Crète et Lesbos, comme de nombreuses autres régions pourtant entrée tôt en rébellion, en sont exclues. Car ce traité n’est pas un accord entre la future nation grecque et l’Emipre Ottoman : se sont les grandes puissances européennes (Royaume-Uni, France et Russie) qui siègent à la table des négociations à la place de la Grèce face à l’empire Ottoman. Et les intérêts commerciaux et diplomatiques des puissances occidentales ne sont pas oubliés ! Craignant une déstabilisation des routes commerciales, le Royaume-Uni refuse que les îles situées aux endroits les plus stratégiques, Lesbos et la Crète en premier lieu, fassent partie de ce nouvel État dont la loyauté est encore à prouver. 

Les deux îles redeviennent grecques seulement en 1913, soit 81 ans (quatre générations !) après l’indépendance grecque. Comme on le constate sur la carte, c’est le dicton « loin des yeux (ici traduisible par Péloponnèse), loin du coeur » qui semble prévaloir… Cette attente est difficile à comprendre quand on connait le très fort sentiment d’appartenance des habitants des deux îles à la Nation grecque. La fête de l’indépendance qui commémore le 25 mars 1821 y est d’ailleurs largement célébré. Comme quoi, aux îles bien nées, le patriotisme n’attend point le nombre des années*.

Carte qui célèbre l’arrivée des nouveaux territoires dans la “nouvelle Grèce” (Η νέα Ελλας) de 1912. On y aperçoit la Crète tout en haut et Lesbos à gauche (vous ne comprenez rien à cette carte ? Essayez de retourner votre ordιnateur, téléphone intelligent ou tablette et tout fera sens de nouveau).

*Emprunt honteux à Corneille, mais il me fallait bien une conclusion un peu chic 

Confiné.e.s dans l’huile – Épisode 10

Première partie

Alors que je m’intéresse le plus souvent à l’île la plus méridionale de Grèce, la Crète, c’est une autre île qui aura toute notre attention aujourd’hui : Lesbos

Bientôt, vous saurez tout de l’implication de Lesbos dans la Guerre de Troie puis nous ferons un sacré bond temporel pour terminer avec son actualité.

Commençons par une petite mise à jour géographique avec quelques lieux essentiels :

Penthésilée l’amazone

C’est dans l’Iliade que l’île apparait pour la première fois dans les récits mythologiques*. Située juste au Sud de la puissante Troie en Asie Mineure, Lesbos abrite Penthésilée (Πενθεσιλεια), fille d’Arès et d’Otrèré, première reine des Amazones.

Guerrière redoutable, inventeure de la hache de guerre, elle décide de participer à la Guerre de Troie à la mort d’Hector pour venir en aide au roi Priam. Elle se bat aux côtés des Grecs lors de nombreuses batailles mais après une lutte épique qui deviendra un sujet classique de l’art Antique, Achille la blesse mortellement au sein droit. Arrive la séquence émotion de notre récit : Alors qu’il vient d’achever sa fière adversaire, il tombe amoureux d’elle, dévoilant l’autre facette de la personnalité complexe du héros : celle non plus d’un guerrier en colère mais d’un homme sensible. Je laisse le poète Théodore de Banville vous raconter la scène : 

Quand son âme se fut tristement exhalée
Par la blessure ouverte, et quand Penthésilée,
Une dernière fois se tournant vers les cieux,
Eut fermé pour jamais ses yeux audacieux,
Des guerriers, soutenant son front pâle et tranquille,
L’apportèrent alors sous les tentes d’Achille.
On détacha son casque au panache mouvant
Qui tout à l’heure encor frissonnait sous le vent,
Et puis on dénoua la cuirasse et l’armure,
Et, comme on voit le cœur d’une grenade mûre,
La blessure apparut, dans la blanche pâleur
De son sein délicat et fier comme une fleur.
La haine et la fureur crispaient encor sa bouche,
Et sur ses bras hardis, comme un fleuve farouche
Se précipite avec d’indomptables élans,
Tombaient ses noirs cheveux, hérissés et sanglants.
Le divin meurtrier regarda sa victime.
Et, tout à coup sentant dans son cœur magnanime

Une douleur amère, il admira longtemps
Cette guerrière morte aux beaux cheveux flottants
Dont nul époux n’avait mérité les caresses,
Et sa beauté pareille à celle des Déesses.
Puis il pleura. Longtemps, au bruit de ses sanglots,
Ses larmes de ses yeux brûlants en larges flots
Ruisselèrent, et, comme un lys pur qui frissonne,
Il baignait de ses pleurs le front de l’amazone.
Tous ceux qui sur leurs nefs, jeunes et pleins de jours,
Pour abattre Ilios environné de tours
L’avaient accompagné, fendant la mer stérile,
Frémissaient dans leurs cœurs, à voir pleurer Achille.
Mais seul Thersite, louche et boiteux et tortu
Et chauve, et n’ayant plus sur son crâne pointu
Que des cheveux épars comme des herbes folles,
Outragea le héros par ces dures paroles :
Cette femme a tué les meilleurs de nos chefs,
Dit-il, puis les ayant chassés jusqu’à leurs nefs,
Envoya chez Aidès, les perçant de ses flèches,
Des Achéens nombreux comme des feuilles sèches
Que le vent enveloppe en son tourbillon fou ;
Toi cependant, chacun le voit, cœur lâche et mou,
Qui te plains et gémis comme le cerf qui brame,
Tu pleures cette femme avec des pleurs de femme !
À ces mots, regardant le railleur insensé,
Achille s’éveilla, comme un lion blessé
Sur le sable sanglant qu’un vent brûlant balaie,
Dont un insecte affreux vient tourmenter la plaie,

Et, voyant près de lui ce bouffon sans vertu,
Il le frappa du poing sur son crâne pointu.
Thersite expira. Car le poing fermé d’Achille
Avait fait cent morceaux de son crâne débile,
De même que l’argile informe cuite au four
Est fracassée avec un grand bruit à l’entour,
Alors que le potier, justement pris de rage
Et fâché d’avoir mal réussi son ouvrage,
En se ruant dessus brise un vase tout neuf.
Il tomba lourdement, assommé comme un bœuf,
Et, regardant encor la guerrière sans armes,
Achille aux pieds légers versait toujours des larmes.

Détail de sarcophage représentant nos deux guerrier.e.s, 180 après JC. Retrouvé à Thessalonique, vous pouvez tout naturellement l’admirer aujourd’hui… au Louvre. 

Le plus grand retournement scénaristique depuis Usual Suspect

Octobre 2016 : Les habitant.e.s de Lesbos auront-ils le prix Nobel de la paix ? 


Janvier 2020 : Lesbos est-elle la honte de l’Europe ?

L’arrivée massive de migrant.e.s Afghans, Syriens et Irakiens venu.e.s chercher l’asile en Union Européenne depuis 2015 a radicalement transformée l’île qui se situe à moins de 15 kilomètres des côtes turques. L’UE avec la complicité du gouvernement grec a cherché, et a réussi à trouver, les limites de la générosité. 

Tout avait pourtant bien commencé. En novembre 2015, un groupe d’universitaires lance même une pétition signée par près de 700 000 personnes pour que les habitant.e.s de l’île reçoivent le prix Nobel de la paix. Sauvetages de bateaux par les pêcheurs, distribution de nourriture, hébergement dans les familles… les initiatives sont nombreuses et la solidarité est belle. Seulement, avec jusqu’à 10 000 arrivées par jour et pris dans un tourbillon sans fin d’arrivées et de retours (car certains migrant.e.s ayant réussis à rejoindre Athènes sont renvoyé.e.s à Lesbos), les locaux voient la situation leur échapper. Le désespoir s’installe alors que l’UE reste silencieuse. 

«Θέλουμε πίσω τα νησιά μας, θέλουμε πίσω τη ζωή μας» (Nous voulons retrouver notre île, nous voulons retrouver nos vies) ont crié les habitant.e.s de Lesbos à Mytilène fin janvier 2020. Ce cri de colère qui sent fort le repli identitaire est difficile à entendre. Plus encore, les attaques des migrants « briseurs de quarantaines » ou d’ONG par des locaux aux idées fascisantes sont les signaux gravissimes d’une situation intenable. Actuellement, plus de 18 000 migrants sont entassés dans le camp de Moria, conçu pour accueillir 3 000 personnes. Entre 2015 et 2018, le tourisme, principale source de revenus de l’île a diminué de 75%. Aujourd’hui, la population locale, qui craint que la sur-population du camp de Moria, encourage la propagation du virus, se sent plus isolée que jamais. Il n’y a désormais plus que des victimes sur cette île au passé illustre et aux multiples savoir-faire*. 

Un peu d’espoir pour finir ? L’Allemagne et le Luxembourg ont commencé à accueillir de (tout) petits groupes de migrant.e.s isolés dans les îles grecques, principalement des enfants. Dix des 27 pays de l’UE ont promis leur aide. Le 25 avril, 11 000 migrants « vulnérables » ont été transférés des camps se situant dans les îles grecques vers le continent afin de limiter le risque sanitaire. 

*l’ouzo de la ville de Plomari est très réputé ainsi que son huile d’olive. 

L’huile de la paix

Divisée par un conflit qui dure depuis plus de 45 ans, l’île de Chypre à l’extrême Est de la Méditerranée est coupée en deux.

Petit rappel des épisodes précédents :

1974 : Des nationalistes chypriotes grecs, soutenus par les colonels Grecs, tente un coup d’État pour rattacher l’île à la Grèce. La Turquie réplique militairement et occupe militairement le Nord de l’île sous prétexte de protéger la minorité chypriote turque. Ce conflit fait 3 000 morts et laisse Chypre divisée en deux État indépendants.

1983 : La Turquie est le seul pays à reconnaître la “République turque de Chypre du Nord” qui entérine la partition de l’île.

2003 : Les échanges de marchandises entre le Nord et le Sud sont rétablis.

2004 : L’ONU organise un référendum pour la réunification de l’île. Il est largement approuvé par les Chypriotes turcs (près de 65 %) mais rejeté par les Chypriotes grecs (à plus de 75 %).

2004 : La partie Sud de l’île rentre seule dans l’Union Européenne.

Hasan et Alexandros dans leurs oliviers

Si la situation semble  bloquée diplomatiquement, tout espoir de réconciliation n’est pas perdu. La preuve, deux jeunes producteurs, Hasan Siber, Chypriote-turc, et Alexandros Philippides, Chypriote-grec, ont décidé de lancer ensemble Coliveoil, l’une des rares start-up bicommunautaires de l’île. Ils vendent une huile dont les olives ont été récoltées dans l’ensemble de l’île.

Pour en apprendre plus sur cette “huile de la paix”, je vous recommande de lire l’article qui lui est consacré dans le magazine Good Planet.